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ET LA SUITE ? #13 – LE MARI DE MON FRÈRE, L’ENFANT ET LE MAUDIT, MARCH COMES IN LIKE A LION

Bonjour-soir à tous et toutes, aujourd’hui, 3 coups de cœur parus le mois dernier! Comme je sais que certains préfèrent, avant de se pencher sur mes avis, lire eux-mêmes les suites sur lesquelles j’écris, je vais essayer d’espacer un peu mes publications de la parution de celles-ci! J’espère que cela vous ira mieux. Voilou. On y va?


  • Le Mari de mon frère #4 (dernier tome)
Fiche Technique

Auteur: Gengorô Tagame

Type: Seinen

Genre: Social-Tranche de vie

Éditeur VF: Akata

Nombre de tomes parus: 4 (4 fini au Japon)

Prix: 7,95€

C’est avec une idée bien précise en tête que Mike s’est rendu au Japon, où il y a rencontré Yaichi et la petite Kana. Pour tenir la promesse qu’il avait fait, avec son défunt mari… Et tandis qu’à l’école de sa nièce, sa venue semble devoir faire des remous, les choses se concrétisent et… Peu à peu, le jour fatidique de son retour pour le Canada semble s’approcher.

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Intelligent, bienveillant et touchant de bout en bout, Le Mari de mon frère, sans conteste l’une des séries les plus importantes du catalogue d’Akata à ce jour, trouve sa conclusion dans un quatrième volet d’une justesse irréprochable, qui va au bout des choses et du propos général du titre.

Alors que sur ses débuts, on pouvait juger l’œuvre un peu trop naïve dans l’exposition et le traitement de son sujet (bien que toujours très honnête), plus on avance dans l’histoire, plus les questions sont denses et traitées avec minutie. Tout compte fait, j’ai l’impression que l’œuvre gagne en profondeur à mesure que les préjugés de Yaichi s’amenuisent: sur les débuts, c’est juste de se rendre compte que « oh mon dieu en fait les homosexuels sont des gens normaux qui peuvent se définir autrement que par leur orientation »… et du coup, quand on est pas trop attaqué par les dits préjugés… bah on se dit que c’est gentil, mais qu’on aimerait que ça aille plus loin! Finalement, la démarche de l’auteur est très pédagogique, et s’attaque aux bases en premier lieu, car s’adresse d’abord à des lecteurs japonais, encore plus fermés et mal informés, pour beaucoup, que nous sur ces questions (ce qui ne veut pas dire que les français ne sont pas homophobes, loin, très loin de là…). Par le biais d’une démonstration très pragmatique, d’une tendresse certaine et d’un trio de personnages forts, Gengorô Tagame, sans doute, aura fait évoluer un temps soit peu la mentalité de la part de son lectorat mal instruite, que ce soit sur les questions de l’homosexualité, mais aussi, plus discrètement, de la famille en général, puisque rappelons que Yaichi est père au foyer et prend complètement en charge l’éducation  de sa fille, Kana (situation très mal vue au Japon, et encore peu commune, même ici).

La lecture est fluide et agréable, mais les propos complexes et multipolaires. La narration de Tagame est soignée, et on sent qu’il avait tout à fait prévu les éléments charnières de son développement, tant l’avancée de chaque pan de l’histoire et cohérente et inspirée.

Visuellement, c’est toujours très doux… les visages pétillent d’expression et de bonne humeur! Le trait de l’auteur est épuré, très géométrique (il publie habituellement du bara): j’aime beaucoup!

Alors voilà, Le Mari de mon frère c’était bien, très bien même, et ce dernier volume conclue avec brio tout ce que le titre avait pu entreprendre. Un manga important, qui témoigne d’une évolution certes (trop) lente mais bien en cours des mentalités. En espérant qu’Akata nous propose bien vite de nouvelles perles traitant de sujets de société aussi bien que celle-ci (ça arrive, rassurez-vous, et bientôt même).

 17,5/20


  • L’Enfant et le maudit #3
Fiche Technique

Auteur: Nagabe

Type: Seinen

Genre: Fantastique-Suspense

Éditeur VF: Komikku

Nombre de tomes parus: 3 (4 en cours au Japon)

Prix: 7,90€

Il était une fois une enfant et un non-humain maudit, venus de deux mondes différents. Alors que l’étrange être veille sur la petite fille, celle-ci vit à ses côtés sans se rendre compte de la dangerosité du monde qui l’entoure. Candide, la jeune humaine attend qu’on vienne la chercher, tandis que la créature n’ose pas lui révéler la triste vérité et briser toutes ses espérances… Traversée par une douceur empreinte de tristesse, cette relation calme et sensible se construit par petites touches et soulève nombre de questions : que font-ils ensemble ? Pourquoi la protège-t-il ? Qu’adviendra-t-il d’eux ? Pourquoi les hommes s’en prennent-ils au « Maudit » ?… et bien plus encore !
Ce duo fonctionne à merveille et leur complicité est un rayon de lumière dans la noirceur du monde extérieur. Baigné dans une atmosphère prégnante, enivrante et poétique, le contraste entre ces deux individus que tout oppose transparaît à chaque instant. Ils sont aussi différents que le jour et la nuit… Et malgré tout ce qui les sépare, malgré les ténèbres qui les entourent, ils vont écrire petit à petit une fable tous les deux…
« Si jamais tu rencontres un être de l’extérieur, tu ne dois surtout pas le toucher… à cause de la malédiction. »

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Mon article sur les inspirations romantiques du titre.

Enfin, le voilà, le tant attendu troisième volume de L’Enfant et le maudit! Je n’ai pas grand chose à dire sur ce dernier, en tout point impressionnant et dans la droite lignée des précédents. Tout en restant contemplatif et en explorant et développant le style visuel unique de son auteur, ce tome bouge beaucoup, et l’intrigue avec lui! On en apprend plus sur la condition des maudits, découvre de nouveaux protagonistes… bref, un volume haletant et riche en tension, mais aussi en révélations.

Des scènes torturées, on en a à la pelle dans ce volume: une course poursuite incroyable et une séparation brutale, une scène de nuit en forêt glaçante mais terriblement envoutante… je ne pense pas que la lecture puisse laisser quiconque indiffèrent! Je vous laisse aller lire mon article sur le caractère romantique de l’œuvre (un peu maladroit, mais fait avec amour), car beaucoup de choses que j’y avançais se retrouvent ici!

La confiance qui soudait Sheeva et le professeur est fragilisée, et l’évolution de leur relation, loin d’être linéaire et de se reposer sur ses fondations de rapports familiaux, m’a beaucoup plu ici.

Mention spéciale à la couverture, ma préférée de la série pour l’instant… il faut dire que les paysages de coucher/lever de soleil me touchent énormément, de même que ceux mettant en scène d’une manière ou d’une autre la lune… (petite parenthèse).

En somme, un volume une nouvelle fois grandiose, peut-être plus encore que les précédents. Nagabe ne se repose pas sur l’interêt évident de ses visuels uniques et fascinants, mais compte bien les mettre au service d’une intrigue solide, enrichie de relations complexes. Un sans faute à tous les niveaux!

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  • March Comes in like a lion #6
Fiche Technique

Auteure: Chica Umino

Type: Seinen

Genre: Tranche de vie-Social-Drame

Éditeur VF: Kana

Nombre de tomes parus: 6 (13 en cours au Japon)

Prix: 7,45€

Pour avoir défendu une amie dans son collège, Hina est victime de brimades par des élèves de sa classe.
Rei va chercher désespérément ce qu’il pourrait faire pour la soutenir et demande conseil à son ancien professeur principal, M. Hayashida. Rei promet de se battre pour Hina.
Dans le même temps, il apprend que Nikaidô s’est effondré en pleine rencontre…
C’est une histoire chaleureuse dans laquelle des personnes vont peu à peu retrouver ce qu’elles avaient perdu.

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Ma chronique des tomes 1 et 2.
Ma chronique du tome 4.

Si March comes in like a lion est un véritable coup de cœur depuis le tout début de sa publication, ce volume est certainement le plus poignant, le plus génial de tous ceux parus jusqu’alors. Je n’étais absolument pas prêt pour cette lecture, et y ai laissé quelques larmes, autant le dire tout de suite…

Alors que depuis quelques tomes la série se concentrait vraiment sur le jeu et le développement psychologique de son protagoniste (la sortie de sa dépression, plus précisément), Chica Umino surprend et nous fout une énorme baffe, en nous percutant là où on ne l’attendait pas du tout, puisqu’en effet, ce volume s’attarde sur les brimade que subie Hina, et plus généralement, traite du sujet délicat du harcèlement scolaire.

Un volume puissant donc, et très juste, puisque les réactions de la concernée et de son entourage sont très probables. J’ai aimé voir les personnages secondaires ainsi mis en avant, unis pour venir en aide à la jeune fille. La question du harcèlement est traitée avec finesse, et n’est aucunement théâtralisée (dans le sens où il n’y a pas de grand scandale: une nouvelle fois, tout cela est plutôt réaliste). L’enseignant de Rei, lui aussi, veut intercéder en faveur de Hina, dont la professeure principale semble être une véritable incapable dénuée de courage et de conscience professionnelle (elle je la déteste vraiment fort fort fort!).

En parallèle, l’évolution de Nikaido, que la maladie rattrape, est tout aussi bouleversante. Sa rivalité avec Rei prend tout un nouveau sens, et l’on perçoit maintenant au travers de celle-ci un moyen pour le jeune homme de poursuivre quoi qu’il arrive sa carrière et sa passion du shogi au travers de celles de son ami, Rei. Touchant, et subitement écrit, Nikaido est un personnage que j’adore (peut-être mon préféré… j’espère qu’il ne lui arrivera rien de terrible par la suite).

Cet arc narratif saisissant est sublimé par la patte infiniment délicate et riche de la mangaka. Sa mise en scène ne laisse rien au hasard, et fait resurgir une émotion nouvelle de chaque cadre: du génie.

On est donc face à un volume véritablement irréprochable. March comes in like a lion n’en finit pas de me surprendre et de m’émouvoir, et est incontestablement l’une des meilleures licences de cette année 2017. Un incontournable à découvrir de toute urgence!

P.S: Si vous voulez découvrir d’autres œuvres qui traitent (bien) du harcèlement scolaire, je ne saurais que trop vous recommander Life et Vitamin de Keiko Suenobu (les deux sont très violents, je les déconseille aux plus jeunes, aux plus sensibles, et à celles et ceux que le viol, la torture, l’auto-mutilation et le suicide incommoderaient particulièrement). Plus accessible peut-être, A Silent Voice, de Yoshitoki Oima (oui, encore elle <3)! De plus, je sais aussi que ma collègue du blog L’Opale de feu est en train d’écrire sur le sujet, et vous conseillera surement plein de belles lectures autour du thème!

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C’est tout pour aujourd’hui! Je vous retrouve, je l’espère, vendredi (sinon ce week-end) pour parler du premier tome de Sangreal! N’hésitez pas à me dire ce que vous avez pensé des volumes que j’ai présenté ici si vous les avez lu!
À très vite sur le blog (ou ailleurs…)!

2 commentaires sur “ET LA SUITE ? #13 – LE MARI DE MON FRÈRE, L’ENFANT ET LE MAUDIT, MARCH COMES IN LIKE A LION

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