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DÉCOUVERTE MANGA #22 – GREEN MECHANIC

Je n’ai jamais été très friand des productions françaises dans le milieu du manga. J’en ai vu passer un certain nombre (Save me Pythie, City Hall, et même Lastman!) mais aucune jusqu’alors n’avait vraiment su me captiver…
Alors que je me pensais définitivement boudé du genre, arrive Green Mechanic, auquel j’aurai finalement laissé une chance avec la sortie de son second volume jeudi dernier.

Alors, le titre aura-t-il su venir à bout de mes pénibles préjugés?


Fiche Technique:

Auteure: Yami Shin

Type: Global-Manga

Genre: Aventure-Fantastique

Éditeur VF: Ki-oon

Nombre de tomes parus: 2 (toujours en cours)

Prix: 7,90€

Les êtres humains ont fait de leur planète un désert recouvert d’ordures. Le seul endroit habitable est la Mégapole, ville géante où s’entassent hommes et robots, ainsi que les mystérieux Ersatz, créatures monstrueuses pourchassées par la Milice. Dans ce monde en perdition survit Misha, jeune orpheline aux dons d’empathie surdéveloppés. Incapable de contrôler sa capacité à lire les émotions des autres, elle se tient à l’écart de ses semblables. C’est pourtant grâce à ce pouvoir qu’elle trouve Reborn, un robot morphing errant sans mémoire au milieu d’une décharge.
Cette merveille technologique est capable d’adopter n’importe quelle apparence. Sans hésiter, la jeune fille lui fait prendre la forme de Mickael, son meilleur ami, dont elle est sans nouvelles depuis qu’il a été enlevé par un groupe d’Ersatz il y a dix ans. D’où viennent ces créatures ? Que deviennent ceux qu’elles capturent ? Nul ne le sait… Pour retrouver son compagnon, Misha rejoint les Renforts, un groupe de guerriers et d’enquêteurs hors pair ! En échange de leur aide, elle met à leur service ses capacités psychiques et son aptitude à faire de Reborn une armure surpuissante. Le combat pour la vérité commence !

Je vais commencer par un petit reproche (comme ça c’est évacué): je trouve l’introduction de l’univers plutôt maladroite. En effet, alors que Misha rencontre son morphing, Reborn, qui comme le lecteur semble débarquer tout juste dans cet univers en ruine, celle-ci lui expose les règles qui régissent leur monde à travers un monologue un peu lourd en informations et pas très subtil… au-delà de cela, c’est néanmoins très clair, mais quelque chose sonne assez faux dans le déroulement de ces premières pages, à mon sens.
Heureusement, c’est bien là la seule réelle facilité que s’est permise l’auteure, et au-delà, la narration semble maitrisée en tout point, à la fois imprévisible et pourtant toujours cohérente et fluide.

Ce qui m’a, je pense, beaucoup plu avec Green Mechanic, c’est qu’au-delà de l’influence visuelle évidente, l’auteure n’essaye pas à tout prix de pondre un produit que l’on croirait estampillé japonais. Ici, nous ne sommes pas en présence de quelque ouvrage-référence parodique ou d’un triste hommage qui se cantonnerait d’aligner les lieux communs du shonen nekketsu, mais bien d’une œuvre à part entière, avec une ambition réelle et palpable… et ça fait plaisir!

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Si le cadre de l’intrigue peut paraître en apparence plutôt commun, et rappeler celui de nombreuses œuvres surfant sur le succès de Gunnm -pour rester dans le manga- (c’est à dire dont le récit se déroule dans un univers où humains et entités robotiques habitent une Terre en fin de vie), l’auteure sait y injecter bien des curiosités, et le traite d’une telle manière que rien ne nous semble trop convenu pour perdre en intérêt. De plus, en toile de fond, apparait subtilement un message écologique plutôt bien traité, qui laisse apparaitre les conséquences néfastes sur l’organisme et l’environnement de la sur-exploitation terrestre et de la pollution à grande échelle. Dans Green Mechanic, il ne faut pas trop espérer souffler ses 40 bougies…

Si le récit captive, c’est aussi grâce à ses personnages riches en caractères. Les éléments des Renforts ont chacun droit à leur phase de développement au cours de ces premiers volumes, si bien que personne n’est délaissé, et que l’on s’attache sans peine à chacun d’eux! Chacun a ses atouts, ses faiblesses, et tous se complètent à merveille, pour une alchimie parfaite dans les scènes d’interactions. Personnellement, je ne saurai pas, à ce stade, dire qui a ma préférence, mais j’ai peut-être encore un peu de mal avec Reborn, plus froid et plus lisse que ses camarades (mais c’est un robot, la logique veut ça).

Au fil des chapitres, bien des pistes d’intrigues sont lancées et restent encore à exploiter, si bien que l’on imagine sans mal la série s’étendre sur une bonne dizaine de volumes! J’espère que le succès sera au rendez-vous et permettra à l’auteure de mener sa barque comme elle l’entend!

La densité de l’univers trouve écho dans le graphisme riche et fouillé de Yami Shin! Que ce soit au niveau du design de ses personnages (irréprochable à mes yeux) ou des décors, l’artiste nous en met plein les yeux, et on n’est pas prêt de se lasser pas de sa patte nuancée et texturée! Elle se laisse aussi aller, par instants, à quelques extravagances au niveau du découpage, injectant ainsi un rythme élancé aux scènes de combat et d’émotion, notamment!

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L’édition est dans les standards de Ki-oon, avec toutefois la présence bienvenue de pages couleur en début de chaque volume! Il faut dire qu’en plus d’être bonne dessinatrice de BD, Yami Shin livre des illustrations sublimes, et s’en sort très bien avec la couleur!

Green Mechanic est donc une lecture surprenante, qui décrocherait presque le coup de cœur. Si le tome 3 confirme toutes les qualités de son introduction, le manga pourrait tout-à-fait devenir un grand titre du catalogue de l’éditeur! Un grand bravo à Yami Shin qui amorce son récit sous les meilleures auspices, et dévoile déjà un énorme potentiel! Une artiste à suivre, assurément!

Green Mechanic - planche 2bis

17/20


C’est tout pour aujourd’hui! Un article un peu plus court qu’à l’accoutumé… il faut dire que, je ne sais pas pourquoi, j’ai eu un peu de mal à mettre des mots sur ce que j’avais pensé de ces premiers tomes, et encore maintenant, je ne suis pas très convaincu du résultat…
J’espère toutefois que ces quelques lignes vous pousseront, si ce n’est déjà fait, à vous intéresser de plus près à la série qui, je pense, pourrait en surprendre plus d’un!
Quant à moi, j’attends comme toujours vos retours!
À très vite sur le blog (ou ailleurs…)!

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9 commentaires sur “DÉCOUVERTE MANGA #22 – GREEN MECHANIC

  1. Des titres que tu cites au début de ton article, je ne connais que Lastman dont j’ai lu les 9 premiers tomes. Bien que le format des bouquins fasse penser à un manga (dimensions, nombre de pages), au niveau du contenu je trouve que c’en est très différent. A vrai dire j’en avais même oublié l’influence manga de l’oeuvre. Je ne suis pas une grande fan de Lastman, j’ai lu les 9 tomes parce que j’avais la possibilité de le faire (médiathèque, ahah) mais ce qui est sûr c’est que le premier tome n’est pas représentatif de la série. Bref, fin de la parenthèse >_ Tu m’as fait rire, ahah.
    Malgré ton article très intéressant, je dois reconnaître que la série ne m’attire pas vraiment :s
    Je suis certaine de ne pas l’acheter… Mais qui sait, si ma médiathèque en fait l’acquisition un jour, j’en lirai peut-être un bout par curiosité !

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    1. Bien sûr, comme… tous les « manfras » Lastman est une BD à l’influence graphique et/ou narrative nipponne. J’ai été jusqu’au 4, et finalement plutôt désenchanté…

      C’est pas un chef d’œuvre, mais c’est, selon moi, au dessus de beaucoup d’autres choses du genre! (D’ailleurs, j’en ai peut-être UN PEU rajouté dans l’article, justement parce que je sais que beaucoup sont réticent-es…)

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